Chant
vingt neuvième – « HEARTBREAK HÔTEL »
-
Version courte –
Por
ch’ thiot Jin-Pierre Jòrdin
De
nos vies, tresses de nod vies, toi, truelle
De
nos vies, nausée de nos vies, caisse de
Nos
vies, chanvre de nos vies, jaune de nos
Vies
– par le bec de l’orphie, par la baie
De L’Authie – par la tétine du bleu du ciel
Lucie viendra – Lucie viendra – Lucie viendra.
Ivar
Ch’Vavar
Pour
nous rendre à Douai, avec Lucie, nous avons pris place dans ma
bagnole ; avant de démarrer, j’ai appuyé sur le bouton on
de l’auto-radio-lecteur de cd. Via Radio-classic 21, Elvis
Presley commençait à chanter Heartbreak Hôtel * ;
immédiatement Lucie me confie – J’aime ça ! C’est
bien Elvis Presley ? Du tac au tac, je réponds – OUI !
C’est Heartbreak Hôtel. Lucie ne parle pas l’anglais mais
il m’a semblé judicieux de lui donner la traduction du titre –
C’est À L’HÔTEL DES CŒURS BRISES.
Et alors
elle a eu un immense sourire…
*Mais
j’ai toujours préféré la version… - piano-fendu-solo - …par
John Cale.
-
Version longue – EPONA
& Dzyrh AU CIMETIERE
À
la mémoire de Didier B.
En
regardant le calendrier j’ai vu que c’était
la
fête de l’Immaculée Conception, pourvu, Seigneur,
qu’elle
accepte de nous tendre une main secourable.
…J’avais le
palpitant qui dansait la gigue
et
les mains secouées par des tremblements.
–
Extrait de « Sur ta tombe » de Ken Bruen.-
Quand
Dzyrh partait de Cambrai pour aller chercher à L’Hôtel de cœurs
brisés de Douai, Epona, la farfue qui aime les chevaux,
Radio-classic diffussez Honky Tonk Woman des Rolling Stones…
- Honky Tonk est aussi un film remarquable de et avec Clint
Eastwood, dans lequel est raconté la fin de vie d’un tubar de
vieux chanteur de country qui part… avec son neveu à qui il offre
un voyage initiatique. …Pour enregistrer quelques dernières
chansons poignantes avant de mourir.
Dzyhr,
au volant de sa bagnole d’invalide des rue, se sentait à nouveau
comme un Jack Kerouac de la vieille Europe… - dixit Myrddin - …en
emmenant Epona pour la toute première fois sur la tombe de son père
enterré, il y a juste un an, à la petite terre dormoire d’une
petite ville dans du Breacon…
…Epona
& Dzyhr ont tourné et retourné, main dans la main, sur la
petite terre dormoire, avant de trouver la tombe… - Pas de croix !
Ni de pierre tombale ! Ni de plaque ! - …Ils ont fini par
trouver un petit monticule de terre aride de la taille d’un
cercueil… Epona s’est effondrée à genoux en sanglots, tout en
tapant de ses p’tits poings la terre désséchée… - Tandis que
dans le dessous des os du crâne de Dzyhr résonnaient une nouvelle
fois encore les vers de Dylan Thomas, à son père mort :
DO
NOT GO GENTLE INTO THAT GOOD NIGHT / OLD SHOULD BURN & RAVE AT
CLOSE OF DAYS ; / RAGE, RAGE AGAINST THE DYING OF THE LIGHT… -
N’ENTRE PAS SANS VIOLENCE DANS CETTE BONNE NUIT / LE VIEIL ÂGE
DEVRAIT BRÛLER & S’EMPORTER À LA CHUTE DU JOUR ; /
RAGER, S’ENRAGER CONTRE LA MORT DE LA LUMIERE…
…Puis
Epona s’est relevée en larmes et le ciel c’est ouvert et a
commencé à pleurer dans la chaleur de l’été commençant…
Alors Epona est venue se blottir, toute sanglotante aux creux des
bras de Dzyhr qui lui aussi pleurait… - Kloé, Dzyhr a pleuré
car CELA pleure aussi un « vieux » punk ! - …Puis
Dzyhr s’est détaché d’Epona, s’est éloigné doucement pour
laisser Epona parler à son pére…
…Plus
tard, ils ont retrouvé la route pour le retour à Douai… - Après
avoir été se restaurer un peu - …Epona s’est assoupie… -Après
avoir mis un disque d’Elvis Presley dans le lecteur cd - …Tandis
que Dzyhr conduisait en silence…
…De
retour à Douai, le ciel était si lumineux ! Epona & Dzyhr
ne pleuraient plus… Et avant que se referme la porte de L’HÔTEL
DES CŒURS BRISES, Epona… son visage était si lumineux ! …a
eu, en guise d’au revoir, un vaste geste de la main et un immense
sourire afin de saluer Dzyhr.
Dzyhr
quand il fut de retour dans sa tanière de Loup, a éprouvé de
relire une note de 1944 du Poète serbo-croate Dusan Matic :
Il y a une vérité de la poésie. Il est vrai, cette vérité ne
prouve rien. Elle n’est pas la vérité de la vie. Elle ne sert à
rien. Il est bien qu’il en soit ainsi. Mais elle a parti lié à la
vie. Coup de sonde dans l’infini, rire dans l’abîme. Plongée
dans l’essentiel. Son flux et son reflux. Miroir du monde. Miroir
déformant, mais miroir. Tu peux le déchiffrer mais ne peux le
briser. Tu peux la briser mais ne peut pas la déchiffrer. Non, tu ne
peux pas la détruire. Elle existe à sa manière. Poétiquement.
Mais la vie, à sa manière s’infléchit vers elle, en passant. En
passant ? Mais tout n’est-il pas que passage : les
cristaux et les nœuds du passage. La Vie.
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